Inscription/Connexion
FR
Un NFT, c’est un « non fongible token » - « jeton non fongible » en français dans le texte. Vous en conviendrez, la traduction ne permet pas franchement d’éclaircir le propos. Reprenons donc les choses mot après mot :
Qu’est-ce qu’un « jeton » ?
Un jeton est un actif numérique authentifié par la blockchain. Il se distingue bien sûr de l’actif physique (bien mobilier, immobilier…) mais aussi de l’actif immatériel (par exemple un bien protégé par la propriété intellectuelle, une marque ou un brevet). Il peut par exemple s’agir d’une unité de crypto-monnaie (bitcoin ou d'autre crypto par exemple), mais aussi d’une œuvre d’art numérique associée à un certificat de propriété.
Que veut dire « fongible » et « non fongible » ?
On dit d’une chose qu’elle est fongible quand elle peut être remplacée par une chose analogue. Un euro (ou un bitcoin) est par exemple fongible. A contrario, une chose « non fongible » est unique et ne peut être remplacée par une autre. Une œuvre d’art est évidemment « non fongible » : on ne peut pas remplacer un Picasso par un Van Gogh, même s’ils ont la même « valeur » !
Une fois que les notions de « jeton » et de « fongible » s’éclaircissent, il devient plus simple d’appréhender la notion de NFT. Il s’agit donc d’un actif numérique unique, impossible à remplacer par un autre. Imaginez un film, une photo numérique, un fichier audio associé à un certificat d’authenticité infalsifiable : c’est exactement un NFT. Son certificat le rend unique. Grâce à ce même certificat, vous pouvez le conserver, le transférer, le vendre ou le louer, tout comme un actif « classique ».
Peut-on vraiment dire que les NFT (œuvres d’art numérique par exemple) sont uniques alors qu’il est si simple de dupliquer des fichiers image ? Est-il vraiment raisonnable d’acheter des NFT alors qu’il suffit d’un copier-coller pour avoir une copie ?
La réponse est simple : un NFT est beaucoup plus qu’un simple fichier, c’est un fichier associé à un certificat d’authenticité unique (avec un numéro dédié). Vous pouvez certes dupliquer le fichier (audio, vidéo, image) associé à votre NFT mais pas le NFT lui-même. Autrement dit, si votre NFT est une œuvre d’art (ou un timbre), vous aurez l’image de l’œuvre en dupliquant le fichier sur votre ordinateur, mais vous n’aurez pas l’œuvre elle-même. Finalement, c’est la même chose avec une œuvre d’art « physique » : acheter l’une des nombreuses copies de La Joconde ne veut pas dire posséder l’œuvre !
Une autre question se pose : peut-on dire qu’un NFT est unique s’il a exactement la même apparence qu’un autre ? Peut-on dire qu’un NFT est unique alors même qu’il fait partie d’une série de 100 000 NFT se ressemblant tous ? Là encore, la réponse est simple : si les NFT ont la même apparence, ils sont tous numérotés avec un numéro unique. On peut faire le parallèle avec des tirages photos ou des lithographies. L’image est bel et bien la même… mais c’est le numéro qui rend l’œuvre unique. Le premier tirage a plus de valeur que les derniers.
La blockchain est le système qui permet de sécuriser les données liées aux NFT. Dès sa création, le NFT est inscrit dans la blockchain. Dans le jargon des NFT, on dit « minter » (en français « frapper la monnaie ») le NFT pour évoquer cette étape. La blockchain permet de suivre à la trace la vie du NFT, de sa création en passant par toutes les étapes de transactions (achat-vente). Grâce à la blockchain, il est impossible de copier une œuvre NFT et de la revendre avec un faux certificat : les faussaires n’ont pas leur place dans l’univers de la blockchain.
Concrètement, la blockchain est constituée d’un grand réseau d’ordinateurs tous reliés entre eux. A la différence des réseaux classiques, aucun serveur ne centralise les données, mais des centaines ou milliers d’acteurs partagent les données, en les cryptant et en les sécurisant. Ce système transparent permet à chacun des vérifier les informations liées au NFT. Il existe plusieurs blockchains permettant de sécuriser les données les NFT. La plus ancienne est Ethereum pour le NFT. PhilaPoste a choisi de travailler avec la blockchain française Tezos.
2014 : première apparition des NFT
Le tout premier NFT s’appelle Quantum : il est créé par l’artiste new-yorkais Kevin McCoy. C’est la première œuvre à se voir associer un certificat de propriété de type NFT. A l’époque, l’idée était de protéger les droits des auteurs numériques. Le dispositif se développera à partir de 2015, avec la création de la blockchain Ethereum.
Décembre 2021 : le NFT Merge vendu à 91 millions de dollars
Conçu par l’artiste Pak, ce NFT n’a pas été acheté par un propriétaire unique mais par près de 30 000 personnes qui en ont chacune acquis un morceau. Au total, le « puzzle » compte 266 445 pièces. Ce record de vente vient battre celui du NFT conçu par Beeple, vendu par Christie’s plus de 69 millions de dollars quelques mois auparavant. Les deux artistes sont des auteurs renommés : Beeple vient même de faire son entrée au musée d’art contemporain de Turin.
Novembre 2021 : Les timbres NFT émis par La Poste suisse se revendent jusqu’à 500 euros pièce
En novembre 2021, la Poste suisse lance sa première série de timbres NFT. Chaque NFT associe un timbre physique à une œuvre virtuelle associée à un certificat d’authenticité. Les 175 000 exemplaires édités se vendent en quelques heures. Peu après, les enchères sur les timbres neufs et non ouverts montent jusqu’à 500 euros.
Septembre 2023 : Philaposte émet son premier timbre NFT, au prix de 8 euros
Réalisé par l’artiste Faunesque, le NFTimbre associe un timbre physique et une image virtuelle. Philaposte a souhaité le rendre accessible au plus grand nombre, en le diffusant à 100 000 exemplaires et en le vendant 8 euros (soit la valeur d’affranchissement du timbre). Bien sûr, le NFTimbre pourra être estampillé « 1er jour »; pratique bien connue de nos philatélistes avec une nouvelle règle, seul les timbres achetés le1er jour pourront prétendre à être physiquement estampillés 1er jour.
Retrouvez-nous ici